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Tableur, gentil tableur, suis-je le plus riche ?


Le monde s'affole, le métier de comptable aussi

Jusqu'au 15° siècle, sa profession périclite. Muchmuch est un rescapé et Buzzbee est d'humeur massacrante tant les affaires sont rares.

Le seul évènement notable est le "best-seller" de Luca Pacioli (1445 - 1517). Il écrit le premier ouvrage de comptabilité que Muchmuch doit apprendre la "méthode de tenue des comptes".

Les principes de la comptabilité moderne sont en place.

Un gars à l'aise

Nous sommes durant le 17° siècle, un certain Blaise Pascal travaille sur une "machine arithmétique" (1642) qui sort 3 ans plus tard et fut renommée ensuite la "Pascaline".

Rouages internes de la Pascaline.

Figure 9 : La Pascaline, une machine à compter.

Encore une machine qui rend Muchmuch anxieux et ravie Buzzbee. C'est que cet engin de malheur vient bousculer son petit train-train.

Ce sacré Blaise ne fera plus de dégâts dans la vie de Muchmuch après son traumatisme crânien suite à un accident de carrosse (rigolez pas les aminches, c'est véridique, consultez Wikipédia si vous ne me croyez pas).

Les routes sont de moins en moins bien entretenues, mais que fait la monarchie ! C'est démoniaque de pénétrer en ville en charrette surtout les jours de pluie. C'est le meilleur moyen de rester embourbé la matinée.

Il n'a pas encore conscience que cette machine va révolutionner le monde de l'automatisme.

Tout va trop vite, dans 2 000 ans, tu verras que l'on programmera les machines pour travailler à notre place !

Révolution aussi pour l'automatisme

Le 18° siècle est un enfer pour Muchmuch, les inventions se succèdent à un rythme important. Sans cesse son métier s'adapte à de nouvelles technologies et règles.

Il parait, qu'un certain Basile Bouchon programme un métier à tisser avec des cartes perforées (1725). Il n'aurait pas pu inventer plutôt un système pour empaqueter les bouteilles de vin par 12 !

Photo métier à tisser à cartes perforées.

Figure 10 : Métier à tisser de Basile Bouchon.

Maintenant, Muchmuch utilise un tel système pour calculer.

Ce n'est plus un char qu'il faut pour transporter le machin, mais un tombereau. Va rentrer en ville avec un tel monument les jours de pluie. C'est le meilleur moyen de rester embourbé la matinée.
– Nos experts nous signalent que c'est tout naturellement que ce monsieur a donné son nom aux ralentissements que nous pouvons rencontrer à l'entrée de nos villes (qu'il pleuve ou pas d'ailleurs).

Tout va trop vite, dans 1 000 ans, tu appuieras sur un bouton, et il fera jour !

Ces automatismes, pourraient rendre Muchmuch inutile. Il pourrait faire partie de la prochaine charrette (enfin, c'est toujours mieux que la guillotine !).

Le monde change d'échelle

Le 19° siècle n'arrange pas les affaires de Muchmuch. Il faut s'accrocher pour suivre.

Même Buzzbee a du mal. Ses affaires sont prospères, mais demandent de plus en plus d'investissements.

Muchmuch lui, file doux tant la cour des miracles pourrait être proche !

Un précurseur mécanique

Courant 1870, Giovanni Rossi nous gratifie de sa "calcolatore tabulare meccanico automatico". Cette machine convertie la matrice de comptabilité en machine à calculer, elle est considérée comme le premier tableur mécanique.

Photo de la Calcolatore tabulare meccanico.

Figure 11 : Calcolatore tabulare meccanico automatico.

Le monde est fou, fou, fou !

Il parait en cette année 1884 que le recensement américain a été confié à la machine de Herman Hollerith.

C'est la première fois qu'une machine traite l'information.

Photo de la machine de Herman Hollerith.

Figure 12 : Hollerith Census Tabulator.

Pas fou, le monsieur, il en profite pour créer une société (Tabulating Machine Corporation). Il la renomme en 1924 "International Business Machine" (IBM).

Encore une fois, Muchmuch ne voit pas la finalité ni l'utilité de la chose. Selon le collègue c'est fabuleux, un nouveau monde s'offre à nous.
Muchmuch ce qu'il comprend, c'est que, si c'est merveilleux, Buzzbee va l'utiliser à ses dépens.

En cette année 1867, Buzzbee nous équipe de machines à écrire de marque Remington.

La Remington, première machine à écrire.

Figure 13 : Machine à écrire Remington.

Grâce à vous messieurs Sholes et Glidden, Muchmuch a le bout des doigts qui ressemblent à des potirons et miss Sessy hurle de rage chaque fois qu'un ongle s'accroche sur la touche.
Tu vas voir, un jour les femmes se mettront de faux ongles !

Tout va trop vite, dans 500 ans, tu pourras aller sur la lune.

L'ère de l'informatique est tout proche

En ce début de 20° siècle, les inventions sont là. Les appareils deviennent plus performants et plus petits. La science est surtout une affaire de militaires.

Au début des années 1940, ces machines se transforment en ordinateurs. Mais comme la plupart pendant cette période, Muchmuch a d'autres soucis en tête.
Seul Buzzbee profite acoquiné avec des banksters dans des affaires peu respectables.

La période d'après-guerre ne change guère le travail de Muchmuch. L'ordinateur se vend en petites unités.

La profession est agitée

En 1952, le terme spreadsheet, feuille de calcul est cité pour la première fois dans la première édition du - Dictionnaire pour les comptables - Dictionary for Accountants - de Eric L. Kohler (1952).

Photo de Eric L. Kohler.

Figure 14 : Eric L. Kohler.

Il évoque, une grande feuille de papier, divisée en lignes et en colonnes et utilisée pour présenter les comptes d’une entreprise.

En cette année 1955, IBM créer le premier réseau informatique à but commercial.

Muchmuch, plaint les futures générations de comptables. Tu verras que dans 250 ans, il n'y aura plus besoin de comptables, l'ordinateur fera tout.
Muchmuch verse une larme en mémoire d'une si belle profession qu'il a honoré du mieux possible.

En 1959, Buzzbee lorgne vers un ordinateur IBM 1401. À 78 800 dollars à l'achat, ou 1 450 dollars par mois de location, Buzzbee hésite un brin, mais Muchmuch a chaud aux fesses.

C'est une machine, orientée vers l'administration, la comptabilité ou le traitement de données.

Photo IBM 1401

Figure 15 : IBM 1401, un ordinateur spécialisé.

Muchmuch reste sceptique, il fait aussi bien à la main. Mais il doit avouer que l'imprimante, c'est bluffant.

Adieu papier, encre, buvard, plume d'oie !

Les prémices du tableur se font jour

Courant 1961, Muchmuch n'en revient pas, Richard Mattesich, professeur à Berkeley, développe en Fortran IV une computerized spreadsheet, feuille de calcul informatisée.

Il pose les bases des tableurs modernes, d'abord dans un article "Budgeting Models and System Simulation" (The Accounting Review, Juillet 1961), ensuite dans deux livres Accounting and Analytical Methods et Simulation of the Firm Through a Budget Computer Program.

Photo couverture The Accounting Review, Richard Mattesich – Juillet 1961.

Figure 16 : The Accounting Review, Richard Mattesich – Juillet 1961.

Le monsieur a un Curriculum Vitae plus long qu'une ère glaciaire.

Une recherche sur Wikipédia français ne donne rien. Sur la version anglaise, la page a été supprimée pour une histoire de copyright. Sur sa page personnelle, il est dit d'aller voir ici, page qui porte à polémique d'après la nature des auteurs.

Dans les années 1970, Muchmuch voit l'avènement de l'informatique grand public.

Il se familiarise avec cet outil même s'il reste encore confidentiel.

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